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Transat Jacques Vabre : une quatrième place riche d’enseignements, et un nouveau challenge autour du monde pour Sodebo Ultim 3

Arrivés mardi à 23h27 à Fort-de-France (mercredi à 4h27, heure de Paris), Thomas Coville et Thomas Rouxel ont pris la quatrième place de la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre. Leur temps de course : 16 jours, 15 heures, 22 minutes et 59 secondes, à 18,78 nœuds de moyenne sur la route directe, 23,79 nœuds de moyenne réelle (9 501 milles parcourus). Dans la nuit martiniquaise, les deux skippers de Sodebo Ultim 3, s’ils se sont montrés déçus du résultat, eux qui ont été handicapés après seulement cinq jours de compétition par une avarie de safran, ont tiré les enseignements de la course en vue du prochain objectif, l’Arkea Ultim Challenge-Brest (départ le 7 janvier).

 

Le temps a manqué

Remis à l’eau le 14 septembre, dans une nouvelle configuration (mât allongé, plan de voilure modifié, plateforme allégée), mais handicapé par une casse de dérive en pleine préparation. Cela a nécessité un retour au chantier et l’ajustement d’une ancienne dérive, diminuant encore le temps de navigation.

Une course en montagnes russes

Cette 16e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre s’est élancée le 29 octobre dans des conditions très musclées. Thomas Coville et Thomas Rouxel ont entamé la Route du Café de manière prudente.

Ils sont ensuite revenus au contact du trio de tête au passage de Madère, grâce à un décalage à l’est. Mais au passage du Cap Vert, le trimaran a subi un impact qui a engendré la perte du plan porteur du safran tribord. Cette avarie a fortement handicapé les deux Thomas entre les îles Sao Pedro et Sao Paulo, au nord-est du Brésil, et l’île de l’Ascension, au milieu de l’Atlantique Sud. La fin de la course s’est résumée à une série d’empannages le long de la zone interdite à la navigation située au nord du Brésil, avant un ultime bord tribord amure (vent venant de la droite) dans l’alizé à plus de 30 nœuds, qui a permis aux deux skippers de terminer sur une bonne note dans la nuit martiniquaise.

De la déception, mais des promesses

Arrivés à Fort-de-France dans la nuit de mardi à mercredi, Thomas Coville et Thomas Rouxel n’ont pas caché leur déception sportive de terminer quatrièmes de la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre : « Nous sommes déçus du résultat, mais surtout de ne pas s’être bagarrés avec les trois autres (Banque Populaire XI, SVR Lazartigue et le Maxi Edmond de Rothschild, dans l’ordre d’arrivée en Martinique), a commenté le premier. Ce que je retiendrai comme image, c’est ce moment où on a cette avarie de safran juste après le Cap Vert. On comprend alors que la course à la victoire est terminée. »

Même sentiment du côté de Thomas Rouxel : « On ressent de la déception parce que malheureusement, à cause de cette avarie de safran, nous n’avons pas réussi à confronter le bateau avec nos adversaires dans les conditions dans lesquelles nous pensions avoir beaucoup progressé. Nous sommes aussi déçus pour toute l’équipe qui a énormément travaillé pour faire progresser Sodebo Ultim 3 et nous permettre d’être au départ du Havre. »

Pour autant, les deux skippers estiment que cette Transat Jacques Vabre aura été très riche d’enseignements en vue du grand objectif pour le Team Sodebo : l’Arkea Ultim Challenge-Brest, première course autour du monde en solitaire en Ultim de l’histoire, dont le départ sera donné le 7 janvier de Brest.

Thomas Coville est d’ores et déjà tourné vers cet objectif qui l’a poussé, avec son partenaire Sodebo, à lancer la construction de l’actuel Ultim il y a maintenant six ans. « Pendant plus de 16 jours, j’ai rarement appris autant de choses. Avant de partir du Havre, nous n’avions pas eu beaucoup de temps pour nous préparer, seulement 8 jours de navigation. Même l’avarie de safran est très instructive dans le sens où on a appris à se servir du bateau en mode dégradé, ce qui, sur le tour du monde, pourra peut-être nous servir. Finalement, le bilan est positif et la suite qui arrive sera palpitante. Bravo à la Classe Ultim d’avoir osé envoyer les cinq bateaux sur la Transat Jacques Vabre ! Nous sommes tous à l’arrivée en Martinique. Tous les solitaires, moi y compris, vont se sentir bien plus à l’aise de partir autour du monde après ça. Ce qui nous attend est énorme ! »

Place désormais pour toute l’équipe à une nouvelle course contre la montre, entre le retour du bateau par la mer vers Lorient dès ce week end, un chantier de révision et l’installation à Noël d’une nouvelle dérive, le convoyage vers Brest le 29 décembre, puis le grand départ de ce qui sera un tout autre défi. Le compte à rebours est lancé, rendez-vous dans moins de huit semaines, plus exactement dans 53 jours !

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