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Transat Jacques Vabre : Thomas Coville et Thomas Rouxel « prêts pour le jour J » !

Le départ de la 16e édition de la Transat Jacques Vabre-Normandie Le Havre sera donné dimanche à 13h05 pour les cinq Ultim en lice dans des conditions qui s’annoncent musclées. Au vu de la météo annoncée, Sodebo Ultim 3 a d’ailleurs quitté vendredi soir le bassin de l’Eure pour rejoindre le bassin Théophile Ducrocq, ce qui facilitera sa sortie du port du Havre au moment de se rendre vers la ligne de départ demain matin. Par ailleurs, le parcours côtier vers Etretat a été annulé, remplacé par un parcours réduit de 3,5 milles qui fera passer les bateaux devant le cap de la Hève, proche de la plage du Havre, d’où ils seront visibles.

À la veille du départ, le duo formé par Thomas Coville et Thomas Rouxel (neuf participations à eux deux, dont deux victoires, en 1999 et 2017 pour le premier) aborde cette Route du Café avec des objectifs élevés, fort de son expérience, de sa complémentarité et des progrès de Sodebo Ultim 3, considérablement optimisé cette année. Ce qui permet aux deux marins d’afficher une belle sérénité, l’un comme l’autre estimant ne jamais avoir été aussi bien préparés pour attaquer les 7500 milles (13890 km) du parcours entre Le Havre et Fort-de-France, en Martinique.

Crédit : Fred Morin / Team Sodebo Voile

Concentration maximale

Comment se présente le départ de dimanche, avec un parcours côtier raccourci et des conditions qui seront soutenues ?

Thomas Coville : Il faudra être d’entrée très concentrés, d’autant que cette année, avec l’instauration des départs décalés pour chaque classe, nous n’avons que dix minutes pour prendre le départ, ce qui met une certaine pression. Après, nous nous attendons à un run au près débridé/reaching en Manche, la confrontation va être intéressante pour nous, d’autant que ce sera la première de Sodebo Ultim 3 dans sa configuration actuelle avec nos concurrents. On aime bien la brise, le bateau est large, il décolle plus vite qu’avant, ce qui me fait dire que nous avons toutes les armes pour être dans le match jusqu’à la pointe Bretagne. Après, ce sont des conditions difficiles, typiques d’un départ de transat à cette époque de l’année, mais ça fait partie du match ; dans notre schéma mental avec Thomas, on est préparés à cela. Toute l’expérience que j’ai accumulée fait qu’aujourd’hui, je me sens à l’aise dans ces conditions.

Thomas Rouxel : C’est clair que nous allons avoir du vent, de l’ordre de 25-30 nœuds, mais aussi de la mer forte, puisqu’on s’attend à rencontrer plus de 4 mètres de houle dans le golfe de Gascogne. C’est plus la mer qui est moins drôle, parce que ça crée des efforts importants en dynamique sur le bateau et ça nous empêche d’aller vite, mais comme le dit Thomas, on a des repères solides sur le bateau dans ces conditions. Il faudra qu’on parvienne à réguler la vitesse et la prise de risques en fonction de ces paramètres. C’est forcément moins confortable et plus stressant de partir dans ces conditions, mais ce n’est pas pour autant qu’on va lever le pied. Notre objectif est assez clair, donc si on voit qu’on est sur un rythme inférieur, on l’élèvera, si on est sur un rythme supérieur et qu’on se sent en confiance, on continuera.

Crédit photo : Vincent Curutchet

Une marche importante franchie en un an

Avez-vous l’impression d’avoir les armes pour aller chercher la victoire à Fort-de-France ?

Thomas Coville : Nous avons franchi une marche depuis la Route du Rhum 2022. Nous décollions plus tard que nos concurrents, d’où les optimisations faites cette année, entre allongement du mât et allègement de la plateforme. Nous avons aussi fait des choix de fiabilité pour absorber les efforts et les chocs qui nous permettent de mieux appréhender les situations complexes et de mieux vivre au sein de notre capsule, à bord de Sodebo Ultim 3. Nous avons aussi progressé dans notre fonctionnement avec Thomas, notamment dans notre manière de se faire confiance, ça me plaît vraiment de mettre cet aspect sur le haut de la pile. J’aime faire partie d’un projet où cette dimension humaine, que nous avons travaillée avec Thomas Sammut (préparateur mental), tient une place importante. Sportivement et humainement, on se sent meilleurs, plus en confiance sur nos sensations.

Es-tu d’accord, Thomas ?

Thomas Rouxel : Oui, tout à fait. Nous nous sommes rendu compte après la dernière Transat Jacques Vabre que nous avions tous les deux des points que nous pouvions améliorer, nous avons travaillé dessus. Thomas avait par exemple le sentiment que, comme je ne communique pas toujours beaucoup, je n’exploitais pas l’intégralité de mon potentiel, c’est typiquement un point sur lequel j’ai essayé de progresser. Aujourd’hui, je communique davantage et Thomas n’hésite pas à me questionner quand il a besoin de plus de retours de ma part. Donc oui, je pense que nous sommes plus forts qu’on ne l’a jamais été et je suis persuadé que nous allons continuer à progresser tout au long de la course. Aujourd’hui, nous sommes vraiment confiants, nous n’avons jamais eu un bateau aussi performant, c’est très rassurant et surtout super enthousiasmant ! Je suis persuadé que la plus belle de mes Transats Jacques Vabre est celle à venir !

Thomas, qu’est-ce qui te satisferait à l’arrivée à Fort-de-France ?

Thomas Coville : Le résultat bien sûr, mais aussi le sourire de toute l’équipe et de Tom. J’ai gagné deux fois la Transat Jacques Vabre, la première en 1999, en Imoca avec Hervé Jan, un souvenir qui reste à vie, d’autant que c’était ma première année sous les couleurs de Sodebo, la seconde en 2017 avec Jean-Luc Nélias, qui a été une rencontre exceptionnelle dans ma carrière. Aujourd’hui, j’ai réussi à construire une histoire très forte avec Thomas, j’ai une envie énorme de gagner avec lui. On a réussi à réunir tous les paramètres pour être prêts le jour J, ce qui est toujours la plus grande difficulté dans le sport, quelle que soit la discipline.

Crédit photo : Léonard Legrand / Fred Morin – Team Sodebo

Météo, départ musclé !

Autorisé en Ultim, le routage météo de Sodebo Ultim 3 sera assuré sur la Transat Jacques Vabre Normandie-Le Havre par une cellule composée de Philippe Legros, Will Oxley et Dominic Vittet. Le premier détaille les conditions des premiers jours : « Ils vont partir dans du vent fort de sud-sud-ouest (25-30 nœuds) et dans une mer assez formée de secteur ouest de 3-4 mètres, à l’avant d’une dépression qui s’approche de l’Irlande. Ils vont faire un bord bâbord amure vers la pointe du Cotentin puis la sortie de Manche, le vent et la mer seront forts. Dès lundi matin à l’approche d’une dépréssion stationnée sur le sud Irlande il faudra faire un choix sur le bon moment pour mettre du sud dans sa route ou continuer un peu dans l’Ouest. On peut parler d’entame musclée ! »

Crédit photo : Fred Morin – Team Sodebo

 

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